Il s’appelle Chilly Gonzales mais les gens prononcent très très rarement son prénom (un peu comme Dieu finalement, avec qui il partage le fait d’être très très fort).
Il est Canadien et possède beaucoup d’humour (un humour parfois lourdingue, c’est vrai et c’est pour ça que Dieu est Un et pas deux). Son look un peu ringard et quelque chose de patibulaire dans son allure le disqualifient d’office à un casting de chippendale mais Gonzales n’en demeure pas moins un virtuose du piano, doublé d’un producteur de hip-hop minimaliste et aventureux.

Gonzales - take me to broadway.mp3

Il a collaboré avec Feist et Jamie Lidell, Patric Catani, Peaches, Puppetmastaz, Katerine, et reste un spécialiste du second degré (parodies en tous genres, reprises absurdes et remixes gospel… le principe ? Prendre un titre généreusement produit / ne conserver que la piste vocale / rajouter piano, chœurs et claps enregistrés à l’arrache…
Sur la face b d’un Jamie Lidell, ça donne ça :

Jamie Lidell - multiply (in a minor key - piano by gonzales).mp3

Et en live avec Lidell himself, Feist et Mocky, ça donne un joyeux bordel :

(afin de devancer vos FAQ à propos des gants blancs arborés par nos quatre protagonistes, sachez que je n’ai aucune explication valable à ce jour excepté que la tournée s’intitule “White Gloves” et que c’est sûrement très hygiénique).

MULTIPLY - live

et aussi :

So-called party over there




JOYEUX et BORDEL : voilà deux mots qui collent bien à l’univers de Gonzales comme le prouve cette vidéo de très mauvaise qualité mais qui démontrent son pouvoir sur la pauvre Feist à qui il fait faire vraiment n’importe quoi, là :

Gonzales (with Feist) live at Trash


C’est vrai, à peu près TOUS les albums de Gonzales ont un côté, comment dirais-je, BORDERLINE… comme s’il prenait un malin plaisir (volontaire ou non) à frôler constamment le mauvais goût… Pourtant, ceux qui l’ont déjà vu sur scène témoigneront de sa capacité à transcender une matière première parfois “limite”.
Il est notamment un improvisateur terrible au piano (il a d’ailleurs enregistré en 2005 tout un album avec rien d’autre que du piano) et quand il interprète sur scène le morceau de tout à l’heure, Take me to Broadway, ça donne ça :

http://www.dailymotion.com/video/x17cwp_gonzales-take-me-to-broadway_music

Bon, il va bientôt sortir un nouvel album (que les plus roublards possèdent déjà), “l’album du retour aux sources” dirait le chroniqueur haut de gamme… Selon mes sources à moi, à savoir les propres mots de son géniteur, cet album peut provoquer “le dégoût, la confusion, l’orgasme chez les auditeurs” et je dois dire qu’il tape exactement dans le mil. Après quelques écoutes frénétiques de cet album (je fais partie des roublards sus cités), je dirais que 30 % des titres peuvent procurer un bonheur extrême par leur côté rédempteur et motownien (tendance Jackson 5) voire disco 70’s tandis que 30 (autres) % (composés de ballades lo-fi cotonneuses à souhait) inspirent, quant à eux, la mélancolie (un peu à la manière d’une Gymnopédie d’Éric Satie). Je ne saurais quoi dire du tiers restant et vous inviterai donc à vous forger votre propre opinion.

Notons que Gonzales entame une tournée en Europe et qu’il se produira à l'Épicerie Total de Feyzin le 29 mars prochain en compagnie de Mocky et So Called (Joyeux et Bordel…).

Voici le premier morceau de Soft Power (c’est le titre du disque) que je vous conseille d’écouter le matin, au réveil, quand vous sentez la journée de merde… ça marche !

Gonzales - Working Together.mp3

Et le making-of du producteur multi instrumentiste dans son studio :
(le premier qui rit quand il joue des congas a perdu…)

WORKING TOGETHER - TEASER





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