Bien qu'aujourd'hui encore en cryostase,le webzinegrrrndzero est toujours là. Il reprend des forces et pourra bientôt battre la campagne comme un fier animal béat courant après ses nouvelles passions éphémères.
La sectionimagerierassemble principalement les vidéos de concert de concerts passés. Le plan est de développer un peu cette zone. Qui sait la webdoc-fiction-témoignage-interactif-big-data sur la vie quotidienne de Grrrnd Zero « Tout pour La Cause rien pour les Autres - saison 1 : Crust beer et lingerie fine » sortira peut-être un jour. Et pourquoi pas un live stream de nos sessions cuisine ou du chantier ?
On va essayer de rassembler des liens à la cool dans cette section là aussi. Des sites qu'on aime bien, des projets qu'on jalouse, des trucs à lire à notre place, des images rigolades, ce genre de choses là.
Lesarchives chaossont les archives de TOUT le site depuis les début de gz, par ordre de publication. Quelques trucs se sont peut-être perdus entre les différentes version du web, mais sinon on archive méthodiquement et tu peux tout explorer.
Venetian Snares = breakcore master ? Pour sûr… bien que très réducteur. Si le King du joyeux drill nous a, effectivement, fourni parmi les plus beaux corpus en matière de sauvagerie et de frénésie rythmique, la subtilité de son écriture, tant mélodique qu’harmonique n’a jamais relevé du secret et des plages comme ce Vida (extrait de Huge Chrome Cylinder, 2004) ne sont qu’un exemple merveilleux de ses aptitudes dans le registre de l’élégance et du raffinement…
Lorsque j’étais au Conservatoire (et oui, ça arrive…), quelques saisons de ma vie ont été occupées à me droguer littéralement et exclusivement… à de la musique dite classique, et les deux seuls artistes appartenant à la galaxie “musique de jeunes”, trouvant grâce à mes yeux n’étaient autres qu’Aphex Twin… et Venetian Snares.
Je dois dire que mes intuitions de l’époque, une fois révolue cette période de séquestration culturelle et d’hermétisme musical, se sont précisément vérifiées grâce à l’album au nom imprononçable (Rossz Csillag Allat Szuletett) pour qui n’est pas familier du Hongrois ancien.
Sur ce manifeste, un Aaron Funk (c’est son vrai nom) mâture nous dévoilait enfin certaines clés utiles pour comprendre l’architecture souvent singulière de ses œuvres passées. Je touchais alors du doigt pourquoi, inconsciemment par le passé, il m’arrivait d’écouter un quatuor de Béla Bartok avec la même attention que certains joyaux signés par notre fiévreux Canadien. Rencontre d'univers différents (la musique classique, le folklore hongrois et l’électro-break extrême), Rossz Csillag n’en demeure pas moins une réussite syncrétique et un acte d’une portée émotionnelle inouïe à mon sens (à noter que Venetian Snares avait même appris à jouer du violon et de la trompette pour composer ce disque).
Non sans intercaler quelques Eps et Lps épileptiques dédiés à son auditoire breakcoreux, Venetian ne s’arrêtait pas en si bon chemin, nous livrant en 2007 My Downfall la suite orgasmique à ce premier essai… à l’image de ce morceau :
Là où dans Rossz Csillag, les beat et sonorités électros enrobaient le propos comme pour le légitimer auprès des fans (qui n’auraient peut-être pas bien négocié le virage autrement…), ces “subterfuges technologiques” n’interviennent qu’avec parcimonie et s’avèrent même totalement absents sur la majorité des titres. La richesse rythmique est toujours présente… pas les beats :
Venetian Snares – Hollo Utca_2.mp3
Venetian Snares – Hollo Utca_3.mp3
Crise mystique ou élan dronesque, Venetian s’applique à nous immerger dans une cathédrale sonore avec ce Colorless que n’aurait pas renié Stockhausen (enfin j’espère…) :
N’allez pas vous imaginer pour autant que sa venue à Lyon mobilisera quelques jeunesses locales vouées à la dévotion car en concert, c’est de bois bandé (et d’alcool fort) que se chauffe Venetian Snares : du break du break du break !
En l’an 2000, Jamie Lidell est jeune, il signe chez Warp records et publie un premier essai instrumental et virtuose (Muddlin’Gear), à classer dans la catégorie électro pour public averti.
Cinq ans plus tard, ce londonien dévoile, contre toute attente, un organe hors du commun… le Grand Créateur l’a, en effet, doté d’une des voix les plus admirables depuis… allez soyons fous : Otis Redding et Marvin Gaye ! Tout, dans ses inflexions jusque dans sa façon miraculeuse de faire swinguer les lyrics “gospel” contraste avec la pâleur de son teint d’Anglais moyen. Avec l’album Multiply, paru en 2005, Lidell surprend, donc, en abordant un sévère virage soul-funk vintage : un exemple magnifique à mon sens, de savant dosage entre soul-pop acoustique et click’n’cuts électroniques (savant et populaire à la fois). Ses performances scéniques, quant à elles, forcent le respect, Jamie s’improvisant (dans tous les sens du terme) un homme-orchestre “tout à la bouche” à la fois expérimental et spectaculaire.
Loin de suivre la tendance actuelle, le Lidell 2008 s’engouffre dans la voie de la décroissance technologique avec un dernier album (prévu pour avril 2008) rétrograde et néanmoins vertueux : un album acoustique (à peine quelques effets et il faut attendre la plage 6 pour voir apparaître les premiers sons analogiques), à contre-courant des productions du moment, où le “producteur” d’antan accède au statut d’“arrangeur”… et c’est même pas ringard ! Lidell n’y invente rien, rend hommage aux parrains du rythm’n’blues tout en parsemant l’édifice de trouvailles personnelles pour un résultat jubilatoire (désolé, ça fait un peu Télérama ce mot, mais en réalité c’est celui qui convient le mieux…). Après plusieurs écoutes, je crois que je préfère quand même l’album précédent (je suis vraiment un accro à ses blips et breaks insolites) ce qui n’enlève rien à Jim (c’est comme ça qu’il s’appelle le dernier). On ne va pas vous inciter à aller le voler sur soulseek, déjà plus à la Fnac (mais c’est un peu risqué et il sort qu’en avril). Écoutez ça en attendant :
Adorateurs d’expérimentations iconoclastes, nihilistes bon chic et néo-gnostiques branchés en tous genres, rappelez vous qu’à la fin des années 70, une bande de freaks londoniens armés de magnétos, synthés analogiques, guitares, basse mais aussi violon et divers cuivres faisaient (déjà) ça :
Ils s’appelaient Throbbing Gristle, leurs concerts mêlaient musique et performance (projection d'images insoutenables, pornographie, uniformes et insignes nazis…), ils avaient plein de théories sur tout, leurs premières K7 audio s'intitulaient “The best of Throbbing Gristle…” et ils étaient capables de ça aussi :
Ils sont les précurseurs (parfois bien avant l’heure) de pas mal de genres musicaux (indus, post punk, cold wave, techno minimale, drone…).
Leur chanteur, Genesis P-Orridge (véritable Pape de l’industriel et philosophe tous azimuts) explique qu’au départ, son projet était de “présenter des sons complexes et non-divertissants dans une situation de culture populaire, afin de convaincre et de convertir. Nous voulions réinvestir la musique rock avec un contenu, une motivation et un risque.” Contrer l’emprise des “mass-medias” sur les individus, lutter contre toute forme de contrôle exercé par une société mercantile et dominée par le star-system en usant, précisément, de ces mêmes moyens de diffusion… tout en restant dans une démarche underground (et oui, difficile de ne pas tomber dans la contradiction). Je n’irai pas jusqu’à détailler tous les préceptes véhiculés par P-Orridge, une simple recherche google vous renseignera copieusement sur la question.
Le groupe splitte en 1981 - Genesis P-Orridge explique : “nous avons quitté un milieu envahi par des idées et des gens malsains, parce que ces gens ont choisi de ne pas comprendre ce que nous disions. C’est devenu une surenchère de provocation” - mais signe une paire d’années plus tard chez mute records À TITRE POSTHUME (!), puis se reforme en 2004. Entre temps, l’aspect physique de Genesis P-Orridge s’est progressivement modifié : une série d’opérations chirurgicales (implants mammaires, lèvres siliconées…) dans le but de gommer les différences entre sa femme et lui et d’aboutir à un genre de pandrogénie (tentative de sexualité "infinie", dépassant les genres sexuels) l’ont progressivement transformé en une créature-hybride, défiant les codes esthétiques communément acceptés.
Voici un extrait d’une interview filmée au travers duquel P.Orridge s’exprime à ce propos.
Leur site internet indique que le groupe (ce qu’il en reste) se produira fin mai au Primavera (Barcelone) et début juin à Paris (Villette Sonique)… mais c’est pas sûr encore.
Il s’appelle Chilly Gonzales mais les gens prononcent très très rarement son prénom (un peu comme Dieu finalement, avec qui il partage le fait d’être très très fort).
Il est Canadien et possède beaucoup d’humour (un humour parfois lourdingue, c’est vrai et c’est pour ça que Dieu est Un et pas deux). Son look un peu ringard et quelque chose de patibulaire dans son allure le disqualifient d’office à un casting de chippendale mais Gonzales n’en demeure pas moins un virtuose du piano, doublé d’un producteur de hip-hop minimaliste et aventureux.
Il a collaboré avec Feist et Jamie Lidell, Patric Catani, Peaches, Puppetmastaz, Katerine, et reste un spécialiste du second degré (parodies en tous genres, reprises absurdes et remixes gospel… le principe ? Prendre un titre généreusement produit / ne conserver que la piste vocale / rajouter piano, chœurs et claps enregistrés à l’arrache…
Sur la face b d’un Jamie Lidell, ça donne ça :
Et en live avec Lidell himself, Feist et Mocky, ça donne un joyeux bordel :
(afin de devancer vos FAQ à propos des gants blancs arborés par nos quatre protagonistes, sachez que je n’ai aucune explication valable à ce jour excepté que la tournée s’intitule “White Gloves” et que c’est sûrement très hygiénique).
JOYEUX et BORDEL : voilà deux mots qui collent bien à l’univers de Gonzales comme le prouve cette vidéo de très mauvaise qualité mais qui démontrent son pouvoir sur la pauvre Feist à qui il fait faire vraiment n’importe quoi, là :
Gonzales (with Feist) live at Trash
C’est vrai, à peu près TOUS les albums de Gonzales ont un côté, comment dirais-je, BORDERLINE… comme s’il prenait un malin plaisir (volontaire ou non) à frôler constamment le mauvais goût… Pourtant, ceux qui l’ont déjà vu sur scène témoigneront de sa capacité à transcender une matière première parfois “limite”.
Il est notamment un improvisateur terrible au piano (il a d’ailleurs enregistré en 2005 tout un album avec rien d’autre que du piano) et quand il interprète sur scène le morceau de tout à l’heure, Take me to Broadway, ça donne ça :
Bon, il va bientôt sortir un nouvel album (que les plus roublards possèdent déjà), “l’album du retour aux sources” dirait le chroniqueur haut de gamme… Selon mes sources à moi, à savoir les propres mots de son géniteur, cet album peut provoquer “le dégoût, la confusion, l’orgasme chez les auditeurs” et je dois dire qu’il tape exactement dans le mil. Après quelques écoutes frénétiques de cet album (je fais partie des roublards sus cités), je dirais que 30 % des titres peuvent procurer un bonheur extrême par leur côté rédempteur et motownien (tendance Jackson 5) voire disco 70’s tandis que 30 (autres) % (composés de ballades lo-fi cotonneuses à souhait) inspirent, quant à eux, la mélancolie (un peu à la manière d’une Gymnopédie d’Éric Satie). Je ne saurais quoi dire du tiers restant et vous inviterai donc à vous forger votre propre opinion.
Notons que Gonzales entame une tournée en Europe et qu’il se produira à la MJC moderne de Feyzin le 29 mars prochain en compagnie de Mocky et So Called (Joyeux et Bordel…).
Voici le premier morceau de Soft Power (c’est le titre du disque) que je vous conseille d’écouter le matin, au réveil, quand vous sentez la journée de merde… ça marche !
Déviant, bizarroïde, alternatif, abstrait… tout ce que vous voudrez mais qui dit Anticon dit quand même HIP-HOP. Et c’est précisément autour d’un credo commun, à savoir un certain renouveau du genre, que le vertueux label californien (d’Oakland plus précisément) a vu le jour et que ses membres fondateurs (Sole, Why?, Doseone, Odd Nosdam…) se sont associés.
Tout ça, c’était il y a quand même belle lurette (c’est drôle comme cette expression est pas encore tombée en totale désuétude) et, au vue des dernières signatures dignes d’intérêt (Thee More Shallows, Sj Esau…), les moins perspicaces constateront d’eux-mêmes : “mais c’est de pop qu’il s’agit !”. Affirmatif… et l’album de Son Lux à paraître début mars ne déroge pas à la “nouvelle règle”. Ryan Lott (aka Son Lux) est né à Denver en 1979. La légende raconte qu’il commit son premier live aux côtés de Sufjan Stevens et Emmylou Harris, grâce à un tremplin universitaire dont il fût le lauréat. Bon, c’est vrai là le terme “légende” est un peu galvaudé… un peu dans le genre : “la légende raconte que Tom Cruise a travaillé pour de vrai dans un bar ultra jet set pour s’entraîner avant le tournage du film Cocktail”. Bref. Revenons à Son Lux dont l’album intitulé At War with Walls and Mazes est, ma foi, charmant. Certains morceaux sont même très beaux comme cette piste 9 plaintive et pudique à la fois… si la post-pop existait, je crois que Son Lux ferait de la post-pop.
Son Lux - Stand.m4a
Je me souviens très bien du jour où j'ai découvert 'Simbomba', enregistrement live d'Alhaji Bai Konte, grand joueur de kora né en Gambie à la fin des années 20. Je marchais de la Mulatière à la gare de Perrache, entre les camionnettes et les odeurs d'urine, j'avais pourtant le sourire jusqu'aux écouteurs et l'impression d'être arrivé de fil en aiguille vers quelque chose que j'attendais depuis longtemps.
L'enregistrement date de 1979, il dure un bon quart d'heure et il faut préciser que malgré la complexité de ce qu'on peut entendre, Konte est seul sur scène. Les différentes voies et mélodies qui finissent par émerger sont caractéristiques des polyphonies Africaines et du jeu de certains instruments comme le Ngoni du Mali ou le Mbira du Zimbabwe... Les éléments rythmiques (ou "sonailles") sont créés grâce à des anneaux attachés à une feuille de métal, elle-même fixée sur le manche de la kora. Tout ça résonne de manières différentes en fonction des accords et des combinaisons de notes jouées, créant un accompagnement rythmique bluffant (6:57).
J'avais rarement entendu quelque chose d'aussi riche, et aujourd'hui encore j'y trouve un peu de tout. Prenez par exemple un solo héroïco-guitaristique digne d'Orthrelm (6:18), un passage chaloupé à la Djengo Reinardt (9:09), une boucle à la My Bloody Valentine qui donne l'impressions de distordre l'espace temps (5:08). Prenez encore des variations rythmiques qui laisseraient les membres d'Hella médusés, un riff rock binaire qui rappelle le rock binaire (1:40), des hachures syncopées que Timbaland n'aurait pas de scrupule à sampler (13:19), des sautes de signatures élégantes (partout), ou des contre-temps aussi funky que la tek-house combinatoire de Soundhack (14:51)... Ca va, je me calme !
Konte navigue entre tradition et expérimentation en retombant toujours sur ses pattes. Chaque nouvelle écoute me renvoie à quelque chose d'autre, comme si tout ce qui m'avait nourri jusqu'à présent était là de manière latente dans le morceau et ses variations. Je ne vais pas m'attarder sur ce que cet enregistrement me fait quand je l'écoute dans de bonnes conditions. Car c'est vrai qu'il faudra un minimum d'écoute et de disponibilité pour saisir l'ampleur du jeu de Monsieur Konte. Mais si vous prenez le temps, croyez moi il va s'en passer des choses en 15 minutes, 55 secondes et 21 cordes en fil de pêche.
Dans la famille compositeur génial qui arrive à un âge avancé et galère encore pour payer la note d'électricité, je voudrais Robert Stevie Moore.
A 56 ans, ce multi-instrumentiste criminellement sous exposé est égal à mes yeux à Brian Wilson en terme de génie. D'ailleurs Ariel Pink, The Residents, XTC, Apple in Stereo, Guided By Voices, David Shrigley, Jad Fair et moi-même, on serait d'accord pour lui ériger une statue.
Alors qu'est-ce qui fait que ce monsieur n'a jamais officiellement été sacré grand-père du home-recording? Est-ce le côté journal intime de ses enregistrements ou sa diarrhée productrice (près de QUATRE CENT ALBUMS - dont beaucoup sont des doubles albums - enregistrés de 1968 à aujourd'hui)? Est-ce que ce catalogue impressionnant finit par intimider ou par épuiser?
Je sais de sources sûres que R. S. Moore n'aurait pas été contre un peu plus d'attention et de tendresse à son égard durant ces 30 années passées à enregistrer le soir après le boulot, réaliser des vidéos, administrer son site et envoyer ses cassettes à ses quelques fans. "Je dois m'occuper des pochettes, graver, copier, dupliquer, envoyer... j'ai besoin d'aide pour tout ça. Je suis fatigué de faire chaque petit pas seul."
Est-ce son sens de l'humour? Est-ce l'expérimentalisme fourre-tout, les changements abrupts, le côté pop-cut-up ludique? Pourtant ce n'est pas pour me déplaire, et certains groupes qu'on adore aujourd'hui ne s'en privent pas...
Ou bien est-ce tout simplement parce que R. Stevie Moore n'a jamais voulu se résoudre à réduire le champ de ses possibilités en terme de style? Car c'est vrai, Moore court-circuite à sa manière la notion de genre musical et on pense à tellement de choses en l'écoutant que c'en est parfois déroutant. Il décrit lui-même sa musique allant "de mélodique à variée à expérimentale à traditionnelle à illimitée". "Je joue tellement de styles différents que mes albums sont comme des émissions de radio. Cette semaine, je suis à fond dans la musique électronique Allemande, et c'est tout ce qui m'intéresse. La semaine prochaine ce sera le hillbilly. Et ensuite la power pop. J'ai toujours détesté le fait d'avoir à choisir une direction. Ma direction c'est que je nai pas de direction. Les gens sont si fermés en art... J'ai grandi en m'intéressant à tout, du crooning de Sinatra à 'Hello, Dolly'. Je suis l'amateur ultime."
Amateur considéré par certains comme l'un des pionniers de l'éthique DIY - DIY jusqu'à ce que ça fasse mal - Robert Stevie Moore reste littéralement inconnu du public et il s'en désespère. Sa musique est MIRACULEUSEMENT INSPIREE et il faudrait un bonus de vie supplémentaire pour tout découvrir. Il vit dans le New Jersey où il est à l'heure qu'il est le conservateur de son propre musée sur bande magnétique.
Hermaphrodite - Eric Copeland Load Blown - black Dice
Généralement, hermaphrodite est un adjectif un peu freaks qui désigne des êtres à la fois mâle et femelle, capables de s'autoféconder et de donner naissance à des invididus probablement trop bêtes pour marcher. C'est aussi le nom du premier disque d'Eric C. (34% de Black Dice).
Ce gars-là Copeland est un être qui va te faire aller là où personne n?a jamais respiré :
« Bien sympa ! » a-t-on crié à droite à gauche, sans vergogne. Selon certaines sources, le type aurait tout de même mis deux ans à élaborer le disque. Ce qui est étonnant et respectable.
Drones minimalistes + chants anciens blindés d'effets + pop psychédélique + bruits de conversations volées.
Et c?est même pas indigeste.
Même pas si snob que ça. Il est tout à fait envisageable de l?écouter en écrivant un post sur le r?n?b par exemple. Tout est passé dans le sampler, et toutes les bricoles amassées deviennent, miracle de la création artistique binaire, oeuvre "personnelle" :
Ce disque peut être accompagné d'un bon quart de litre de sirop pour la toux, voire d'une jolie partie de resident evil sur nintendo wii (le level dans le tunnel à la indiana jones où le psychopathe à la tronçonneuse est plus excité que jamais)... Bien sûr, si vous n?êtes pas un drogué ou si votre gorge se porte bien ou si vous en êtes resté à la megadrive, il reste possible de l?écouter simplement « en allant au boulot », ou dans le métro entre Cordeliers et Hotel de ville.
Une onomastie prophétique (oui madame) :
Rappelons que l'énergumène a le prénom de Clapton et le nom du batteur de Police : impitoyable généalogie. Bien que destiné génétiquement à ne se produire que dans des stadiums et à ne sortir que des best of, le facétieux brooklynois n'en fait qu'à sa tête et nous livre un album qu'on pourrait qualifier de BIEN.
Miracle du calendrier, les Black Dice sont venus faire trembler nos coeurs et siffler nos oreilles le 10 mars 2008 à Grnd Gerland. Black Dice c'est Eric Copeland, son frère (Bjorn) et un autre Homme, Aaron Warren. Ils jouent une musique qu'on pourrait qualifier de chamanique/tribale/un peu bizarre.
Une image :
Connus avant tout pour être les potes bruitistes d'Animal "brother sport" Collective (même label, mêmes tournées, visiblement mêmes drogues, top friends myspace, amitié sincère), ils peuvent être perçus comme la première barrière de la musique expérimentale à franchir avant de pouvoir s'effondrer dans ses méandres (Motherfucking, par exemple). Bref. Les premières barrières, c'est beau :
Les premières barrières, ça peut aussi être déroutant. Peut être est il nécessaire d'écouter ce morceau plusieurs fois, dans des conditions optimales (au casque, dans l'obscurité, une bougie vacillante pour seule lumière), avant de COMPRENDRE et de rejoindre la secte.
Dernièrement, ils ont sorti un disque (Load Blown) chez paw tracks. Probablement leur meilleur avec broken ear record, plus catchy/moins austère que leurs débuts, presque plus cool, genre soleil quoi. Du Black Dice en short, polo, casquette tropicale, en plein minigolf, coucher de soleil et menthe à l'eau.
Ce n'est même pas si complexe à l'écoute, on entend certes des blips et des sons trifouillés, mais aussi un truc pop, même « groove », le mot qui fait peur. Ce côté grosses basses booty/Mtv Pulse, mêlé à ces bidouillages intempestifs, fait de Black Dice une entité totalement inattaquable.
Voilà quelques autres morceaux, à écouter également au casque (le gros qui traîne chez ton père, celui qui te fait passer pour un électro boy et dont tu as un peu honte (du casque hein, pas du père). Parce qu'au fond de toi, y'a sûrement un fan de daft punk qui sommeille).
Il y a quelques jours, au salon de Grnd Gerland, monsieur Jean Philippe m'a enjoint avec enthousiasme d'écouter Offonoff. Monsieur Jean Philippe, je ne le connais pas vraiment. Je sais juste qu'il est sympathique, qu'il a une culture musicale considérable, et qu'il promène ses costumes noirs et ses regards mystérieux à la plupart des concerts de Grnd Zero.
Offonoff est un groupe d'improvisation bruitiste, regroupant Terrie Ex (guitariste de The Ex), Massimo Pupillo (bassiste de Zu), et Paal Nilssen-Love (batteur hollandais, collaborant avec des pointure de la musique snob comme Mats Gustafsson, Peter Brötzmann, Ken Vandermark...).
Leur premier album, Clash, doit sortir sous peu sur smalltown supersound. De l'impro brutale, virtuose, proche des divagations de Sonic Youth (pas leur versant pop, hein), de Locust, Last Exit ou James Blood Ulmer (c'est toujours très gratifiant d'écrire des références obscures). Il va vite falloir se charger de les faire venir à Lyon.
Revoici les Old Time Relijun (Portland, Oregon), qui depuis plus de dix ans nous délivrent avec une régularité déconcertante leurs productions musicales (toujours chez K records). La bande d’Arrington de Dionyso me scotche une nouvelle fois à mes enceintes avec ce Catharsis in Crisis. Bien qu’il s’agisse bien sûr toujours de la même recette, à savoir un blues punk halluciné et fiévreux à situer quelque part entre un bon Jon Spencer et Captain Beefheart, ce petit dernier fait figure de grand disque aux côtés de Witchcraft Rebellion (2001) : un chant dément/possédé/incantatoire, une instrumentation dépouillée et foisonnante à la fois, un saxo aventureux venant compléter le tableau.
Revenons un moment sur le chanteur polyglotte, Arrington de Dionyso, pierre angulaire de ce groupe à géométrie variable. En effet, malgré son patronyme burlesque, le garçon développe divers talents. D’une part, c’est un prolifique dessinateur qui s’attache entre autres à réaliser les pochettes du groupe (dans la veine du dessin ci-dessus). Et puis, d’autre part, même s’il déclare « I don't know how to play a musical instrument, except by wild instinct », Arrington ne se prive pas de temps à autre de faire des incartades multi instrumentistes vers des territoires plus improvisés et expérimentaux ( écouter par exemple Arrington de Dionyso & Garth Powell « Casser la vaissel » chez Galerie Pache, ici : http://galerie.pache.free.fr/pagearrington.html ).
Après un premier passage en novembre 2004, les Old Time Relijun repasseront par Grnd Zero lors de leur tournée européenne le 4 avril 2008. Be prepared!