Bien qu'aujourd'hui encore en cryostase,le webzinegrrrndzero est toujours là. Il reprend des forces et pourra bientôt battre la campagne comme un fier animal béat courant après ses nouvelles passions éphémères.
La sectionimagerierassemble principalement les vidéos de concert de concerts passés. Le plan est de développer un peu cette zone. Qui sait la webdoc-fiction-témoignage-interactif-big-data sur la vie quotidienne de Grrrnd Zero « Tout pour La Cause rien pour les Autres - saison 1 : Crust beer et lingerie fine » sortira peut-être un jour. Et pourquoi pas un live stream de nos sessions cuisine ou du chantier ?
On va essayer de rassembler des liens à la cool dans cette section là aussi. Des sites qu'on aime bien, des projets qu'on jalouse, des trucs à lire à notre place, des images rigolades, ce genre de choses là.
Lesarchives chaossont les archives de TOUT le site depuis les début de gz, par ordre de publication. Quelques trucs se sont peut-être perdus entre les différentes version du web, mais sinon on archive méthodiquement et tu peux tout explorer.
Ce groupe est génial. Passés incognito l'automne dernier à lyon en première partie de mogwai (qui pouvait bien se payer la place???), puis ratés aux instants chavirés au printemps... pas possible de les booker, car bien trop chers pour les 4 personnes qu'ils sont susceptibles de ramener en concert... merci conspiracy (leur tourneur). Bref. Leur nouvel album sur troubleman unlimited, aux accents de black dice et de musique bolivienne perchée, dépasse les longues nappes de drones assez fades des disques précédents. Vous trouverez surement ça chiant, mais moi je trouve ça génial.
Ecoutez aussi leur live aux instants chavirés sur radiowne.org,superbe radio online avec pleins de lives de groupes passés par chez nous, et d'autres qu'on rêve de faire jouer: wolf eyes; sister iodine; mv & ee; quintet avant; no neck blues band; ghédalia tazartes; astral social club; birchville cat motel; extreme enimals; jazkammer; magik markers... http://www.radiowne.org/-database-
Il aurait dû passer à Grnd Zero lors de sa récente tournée européenne, ça ne s'est pas fait et je ne m'en remets pas. Barr, c'est le projet musical de Brendan Fowler (qui édite notamment la revue d'art Anp Quarterly, avec Ed Templeton).Une sorte de hip hop indie nourri à pavement plutôt qu'à public enemy, porté par des textes qui ont oublié d'être idiots ou ennuyeux. Si le premier album était inégal et décousu, Summary (dispo depuis février) est maîtrisé et cohérent. C'est même un peu frustrant d'isoler deux morceaux à télécharger, tant il semble conçu pour être écouté d'un bloc.
Youpi, après 4 ans d'absence discographique, les melt banana sont de retour ! On reconnaît aisément le groupe tokyoïte : 18 morceaux, 34 minutes, deux hommes, deux femmes, une guitare frénétique, un chant aigu, de la vitesse, des ruptures violentes et du bruit.
Ils se sont cependant injectés des doses massives de joie pure, une demi douzaine de tubes ultra-mélodiques à écouter en dansant sur une plage avec un clone d'avril lavigne parsèment le disque. Peut être suis je aveuglé par l'éclat futile de la nouveauté, mais je crois bien qu'il s'agit de mon album favori de Melt banana, l'équilibre céleste entre punk sous crack et pop hystérique.
Doueh (prononcer douwai) habite l'ouest saharien. Il s'est fixé trois missions : écouter Jimi Hendrix, devenir un virtuose iconoclaste de la guitare, et tordre comme un dément le répertoire traditionnel saharawi. Sa femme et un ami l'accompagnent, chantent et tapent dans divers objets.
Doueh le radical du Sahara a fermement décliné plusieurs offres de majors, pour finalement n' accepter qu'un pressage vynile limité à 1000 exemplaires, édité par le très pointu label Sublime Frequencies. C'est enregistré à la maison, c'est donc un peu crade (surtout les deux premiers morceaux), mais ce mélange de pop et de musique mauritanienne sonne comme RIEN D'AUTRE sur terre.
Dan Deacon est un fervent promoteur de la débilité extatique. Il répand sa foi activement (environ 150 concerts/performances par an) avec un casio, un vocoder, divers bidules électroniques, et surtout son corps, avec lequel il chante, saute partout, éxécute des mouvements erratiques qu'on est bien obligés de rapprocher du concept de danse, le tout de préférence au mileu du public :
On devine aisément qu'il apprécie Devo, Raymond Scott et les jeux vidéo 8 bits. Il est par contre plus difficile de croire que ce demi-abruti a passé une maitrise de composition électro-accoustique (et pourtant si). Il a déjà une demi douzaine de disques à son actif, tous dévoués à la cause pop punk électronique mongoloïde. Le tout dernier, Spiderman of the rings, est sorti mi-2007 sur Carpak records.
Après un concert de François Virot à Berlin, quelqu'un est venu lui dire “hey, ce que tu fais, ça ressemble pas mal à Rusty Santos”. Renseignements pris, monsieur Santos vient de New York, a enregistré Feels et pas mal de monde (gang gang dance, ariel pink, yamataka eye), joué sur Sung Tongs, fait un groupe avec Panda Bear, et sorti trois albums plus ou moins solo. Trois disques de pop hippie bordélique qui évoquent immédiatement la période accoustique... d'Animal Collective, sans tomber dans le sous-plagiat. Un être humain recommandable, donc, bien qu'on ait toujours pas vraiment saisi la parenté avec François.
Merci, Sufjan le petit chrétien, d'avoir écris ce titre. Et en solo au banjo, sans les quatre vingt couches de violons boursouflés de la version album, il est encore mieux.
Secret Mommy, de son vrai nom Andy Dixon, réside à Vancouver.
En attendant la mort, il compose de la musique électronique basée sur la manipulation de sons organiques. Il gère aussi son propre label, ache. Dans ses deux premiers albums, il tronçonnait sauvagement des voix de popstars (Beyoncé, Shania Twain, Mary J Blidge...) et les juxtaposaient avec des samples de grenouilles, de respiration humaine, d'outils traînant dans un cabinet de dentiste... Pour Very rec, la plupart des sons provenaient de terrains de jeux (bruits de balancoire, d'un bras effleurant l'eau d'une piscine, de balle percutant une raquette de tennis...).
On pourrait craindre un résultat un peu austère, mais la recherche sonore n'est pas son seul centre d'intérêt. C'est aussi un fan de pop, il ne peut pas se retenir d'étaler des mélodies délicieuses et/ou idiotes dans ses morceaux hachés, sautillants, bourrés de coupures rythmiques. Côté références, on pourrait aligner Dat Politics, Mouse on Mars quand ils étaient très bons, à l'époque de Niun Niggung, ou un Aphex Twin heureux de vivre.
Jusqu'à maintenant, ses albums étaient décents, contenaient une poignée de tubes, mais on ne pouvait pas non plus hurler au chef d'oeuvre en lui embrassant le nombril. Beaucoup d'espoirs étaient cependant misés sur monsieur Dixon, car peu avant Very Rec, il avait commis le maxi Hawaii 5.0. Le genre de merveille délicate qui stimule des petites piqures de plaisir de la troisième cervicale à la vertèbre dorsale numéro onze. Fondés sur des samples de musique hawaïenne et de fruits tropicaux mâchés avec voracité, ces cinq titres auront une belle place au paradis de l'électro pop déviante.
La grande nouvelle, c'est que Plays, son quatrième album, est aussi bon qu'Hawaii.
Il a invité tous ses amis à venir jouer dans son studio (des membres de They shoot horses, The Winks, The Doers...). Il avait consciencieusement écrit des parties pour tout le monde, mais leur absence flagrante de discipline a débouché sur un tas massif d'improvisations. La seule règle à respecter : faire un album électronique sans aucun son synthétique (pas de boite à rythme, pas de synthétiseur, rien d'électrifié en fait). Guitares sèches, violon, cuivres, instruments à vent, ukulélé et percussions deviennent la matière première qu'il continue à couper/coller/malaxer avec énergie. Un tel traitement numérique d'instruments accoustiques ne peut que rappeler The Books. Secret Mommy chante même de temps en temps (notamment sur le scotchant Kool Aid River, porté par une ligne de chant émo “mettre du gel dans mes cheveux me donne des orgasmes” du plus bel effet). Ecoutez le, donnez lui votre argent, c'est une des plutôt rares personnes à faire de la musique électronique intéressante aujourd'hui.
Pas seulement parce que les voix de tous les personnages des séries américaines, hommes comme femmes, sont doublées par un seul acteur. Non, elle peut étonner sans que cela prête à rire : la chaîne TVP Kultura a ainsi diffusé il y a quelques mois un live d'Animal Collective dans la cour du château/centre culturel de Poznan, dans le cadre du festival de théatre international Malta. Forcément, nous sommes vite allés le récupérer sur Collected Animals, le forum des monomaniaques d'Animal Collective. On déborde quand même tellement d'amour pour ce groupe qu'on les a fait jouer en concert gratuit lors de leur tournée 2005, alors que les places étaient aux alentours de 15 euros dans toute l'Europe. Il y a d'ailleurs une vidéo qui traîne de cette soirée, filmée avec un petit camescope et un son douteux. La captation du Malta Festival, par contre, il y a des dollars, ça se voit, et une prise directe sur la table de mixage. On la met en téléchargement intégral juste là, dessous.
Attention, les premiers instants provoquent une sensation de léger dégout: le contraste entre la musique et l'image est aberrant. Les cameramen et le monteur ont vraisemblablement cru être en train de capturer une apparition de Shakira aux Mtv Awards (changements de plans incessants, caméras pivotantes sur bras mécanique, ralentis prolongés sur des pétasses en transe, rien ne nous sera épargné). Malgré tout, le concert procure d'intenses vibrations de plaisir. Un long passage (de la 21ème minute jusqu'à la fin) pourrait peut être même convertir les hérétiques encore réticents à admettre que le Collectif Animalier est envoyé par Dieu. Deux inédits (Cuckoo et Chores) et We tigers enchaînés. Du bruit, du chant, des crissements, de l'énergie shamanique. Un gros quart d'heure d'extase primitive.
A part ça, Panda Bear sort son album solo le 20 mars (il est plutôt pas mal, on en reparlera), celui d'Avey Tare et Kria Brekken arrive en avril, et le groupe a signé chez Domino. Oui, la même maison de disques que les affreux Franz Ferdinand et Artic Monkeys. Mais aussi celle de Gastr Del Sol, Four Tet, David Grubbs... Bientôt un clip d'AC en boucle sur M6 ?
Ils ont quand même fait un dernier disque chez Fat Cat, le récent maxi "People", et continuent de collaborer avec des tout petits labels (un triple vinyle live retraçant l'histoire du groupe sera bientôt édité chez Catsup Plate). Pour le moment, ils sont enfermés dans un studio souterrain, au milieu du désert, et enregistrent le prochain album dix heures par jour. Il devrait être disponible en tant que bien de consommation culturel cellophané à la fin de l'été 2007. Alleluiah.