Bien qu'aujourd'hui encore en cryostase,le webzinegrrrndzero est toujours là. Il reprend des forces et pourra bientôt battre la campagne comme un fier animal béat courant après ses nouvelles passions éphémères.
La sectionimagerierassemble principalement les vidéos de concert de concerts passés. Le plan est de développer un peu cette zone. Qui sait la webdoc-fiction-témoignage-interactif-big-data sur la vie quotidienne de Grrrnd Zero « Tout pour La Cause rien pour les Autres - saison 1 : Crust beer et lingerie fine » sortira peut-être un jour. Et pourquoi pas un live stream de nos sessions cuisine ou du chantier ?
On va essayer de rassembler des liens à la cool dans cette section là aussi. Des sites qu'on aime bien, des projets qu'on jalouse, des trucs à lire à notre place, des images rigolades, ce genre de choses là.
Lesarchives chaossont les archives de TOUT le site depuis les début de gz, par ordre de publication. Quelques trucs se sont peut-être perdus entre les différentes version du web, mais sinon on archive méthodiquement et tu peux tout explorer.
Un soir, en nettoyant le répertoire d'arrivée de mes mp3, je tombe sur un disque d'Okay, Huggable Dust.
Il est cinq heures du matin, je suis en train d'écrire à des êtres cupides tout en avalant des chips au goût étonnant (steak fumé), je suis donc un peu distrait quand je déplace l'album dans Winamp. Entre deux mails laborieux, la musique commence pourtant à s'insinuer dans mes neurones : « Ah, encore un mec qui écrit des morceaux folk/pop mignons et tristes ». Je continue à taper sur le clavier, mais une ligne de synthé à la Grandaddy détourne mon attention. Tiens, il chante comme un canard à l'agonie qui aurait le nez bouché. Ca rappelle un peu Daniel Johnston niveau timbre, mélodies et noirceur des textes. Mais si la voix est sèche et abimée, la production est toute propre toute polie, rien de lo-fi là dedans : un son clair, des arrangements minutieux, des cuivres, un piano, des petits machins électroniques... Oula mais c'est pas mal en fait. Là, je ne travaille plus du tout, j'enlève même les traces de gras sur mes doigts.
Mais qui est ce type ? Mon copain google va m'apporter quelques éléments de réponse. Okay est le projet solo de Marty Anderson. Je récolte ensuite un peu d'info brute (Huggable Dust sortira au printemps 2008), puis apprend que monsieur Anderson a des aspirations esthétiques variées (il poste des dizaines de dessins torturés sur son myspace, celui qui illustre ce post est de lui) et que sa vie personnelle n'a pas l'air très enviable (désastre affectif, maladie grave et honteuse l'empêchant de faire des tournées conséquentes).
Là j'avais écris un truc mais en fait c'était n'importe quoi donc je l'enlève.
C’est bien connu, “toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite”…
Troublante, pourtant, que cette récente découverte qui soulève soudain quelques questionnements sur des cas possibles de “schizophrénie inversée”, ou sur les progrès fulgurants de la science en matière de clonage humain.
Tout ce qu’on sait d’Ugh (via son myspace) est qu’il vient de Rennes, qu’il a l’air brun… le reste de nos connaissances à son sujet relève du domaine de l’audible, et là… nos oreilles commencent à nous jouer des tours car, bien plus que de vagues similitudes, l’analogie avec notre superstar locale François Virot s’impose fatalement.
Ugh évolue dans une esthétique post-folk acoustique à travers laquelle on perçoit aisément l’influence traumatisante d’Animal Collective (il cite aussi Daniel Johnston… le père !!!).
Soyons clairs et corporate (et de gentille mauvaise fois aussi un peu), à Grrrnd Zero, tout le monde trouve François Virot jusqu’à deux fois plus fort (allé disons entre une et deux fois plus fort) que Ugh (qui s’en sort quand même pas mal, soit dit en passant…).
Après une courte enquête, il s’avère qu’aucun de nos deux challengers ne connaît ni n’avait eu vent de la musique de son homologue au moment de composer leurs morceaux respectifs… mais quand même c’est flagrant : tout, dans ses compositions jusqu’à son timbre de voix (conforme à s’y méprendre à l’idéal viresque) renvoie irrémédiablement au playboy dijonnais. Il tape sur la caisse de sa guitare, crée des rythmiques en clappant dans ses mains, double presque systématiquement sa voix sur des enregistrements crusty à souhaits… poussons encore le vice : ses dessins (visibles sur son myspace, toujours… oui il dessine aussi) rappellent étrangement quelques productions locales attribuables (avec un peu de négligence) à des proches de François Virot.
Bon, la plupart d’entre vous ont certainement déjà cliqué sur le lien… libre aux autres d’aller éprouver ou non la Ugh-sensation de manière empirique… Fermez les yeux.
myspace de François Virot (pour comparer, vous aussi…)
allez, un petit blind test pour la route ! comme ça vous pouvez vous amuser entre amis à résoudre l'énigme… un jour, on fera gagner des t-shirts…
Joanna Newsom joue de la harpe (avec beaucoup de dextérité et d'application). Simultanément, elle chante (avec une voix d'enfant, quelque part entre bjork, un chat et une petite trisomique). Elle est issue d'une famille ultra bourgeoise de san francisco, improvise des disques bruyants avec des membres d'hella et deerhoof, mais sa vraie passion, c'est la folk grâcieuse et délicate.
Pour moi, elle symbolise également l' Echec. Un Echec total, tenace, maladif.
En effet, je n'ai TOUJOURS PAS réussi à la convaincre de venir jouer à Grnd Zero, ce qui, au vu des efforts déployés, est un véritable scandale (383 mails, lettre écrite sur papier de lin donnée en mains propres par un agent spécial, pressions sur sa famille proche...).
Joanna Newsom a surtout enregistré un album à retourner le coeur du plus aigri des hommes, The milk eyed mender. Douze chansons parfaites, qu'on a dû écouter environ huit cent fois, dans les circonstances les plus diverses (remplis de drogues, en train de monter du matériel en tournée, blottis autour d'un radiateur asthmatique sensé contrer un hiver glacial...). Même les forces souvent fatales de la répétition massive n'ont pu affaiblir l' intensité de quelques morceaux.
Dans ces cas là, on peut allumer une cigarette, adopter un regard pénétrant et parler de « classique », ou de « disque important ». Quelque chose de plutôt rare, très accessible, qui ne ressemble à rien. Enfin si, un peu quand même à Melanie Safka et Malvina Reynolds, des chanteuses des années 60, mais il faut un degré élevé de mesquinerie pour faire ce genre de remarque.
Après tant d'émotions, on se demandait vers quoi elle allait se diriger :
-Ecrire éternellement le même morceau ? (méthode qui rapporte parfois des bons résultats, Will Oldham par exemple)
-Opérer une mutation profonde ?
-Comment faire aussi bien ?
-Est ce que ça allait être très mauvais ?
Et puis, il y a un peu plus d’un an, on a fini par écouter Ys (prononcer izzz), deuxième album du petit chat bjorkien mongoloïde. Cinq morceaux oscillant entre huit et dix sept minutes. Jim O'rourke au mixage, Steve Albini à l'enregistrement. Un orchestre complet derrière la harpe et la voix : des cordes, un marimba, une mandoline, des cuivres, un accordéon, et même un crâne de cheval utilisé comme percussion. Madame Newsom a donc tenté l'option « attention, ça va être différent ». De Pitchfork à Wire, tout le monde a hurlé au génie.
J’ai tout d’abord été de mauvaise foi : les arrangements symphoniques sont écoeurants, les chansons nulles, on croirait entendre la bande son du seigneur des anneaux, blablabla. Puis je me suis rendu à l’évidence : tout ça était très riche, très bien fait. Le problème était juste que ça ne m’émouvait pas du tout.
Je pensais naïvement être débarassé de Ys. Mais depuis avril dernier, j’ai dû subir la pression psychologique sournoise d’une amie déterminée à me convaincre que cet album est un chef d’œuvre.
Et ce soir, j’ai fini par voir la Lumière. Que la honte me recouvre d’avoir traité si négligemment ce disque. Certes, on perd un peu en efficacité immédiate, une dose plus importante d'attention est requise. Les compositions sont plus ambitieuses, s'éloignent de l'enchaînement pop couplet-refrain pour aller vers des opéras miniatures découpés en plusieurs mouvements. Mais c’est toujours aussi beau.
En reconsidérant le concept de superhéros sous toutes ses acceptions (y compris les plus simplistes et dominantes chez “l’homme de la rue” et le chroniqueur basique à Grrrnd Zero), on est bien forcé de reconnaître que Doseone “matérialise” (ok le terme est pas le plus approprié mais bon, “allégoriser” c’est pas très français, je crois…), incarne plutôt, mieux que quiconque, la “chose héroïque en soi”… Nulle envie de me perdre en une médiocre dissertation et une discipline que je ne maîtrise aucunement, mais notons toutefois que la thématique du “héros” est quand même bien une réelle préoccupation chez ce garçon, centrale au fil de ses textes…
Charisme magnétique, élocution bien au delà de ce que je considère comme humain, lyrisme insondable, inspiration cosmique : en tous cas, le garçon s’y prend à merveille au jeu de personnifier ses propres fantasmes. Subtle, cLOUDDEAD, Themselves, Anticon, 13 & God, Greenthink, Deep Puddle Dynamics… autant de références qui, à ce titre, doivent beaucoup à sa présence et l’on compte sur très peu de doigts d’une seule main de figures inattaquables à ce point artistiquement… Preuve de plus en est son dernier album solo Skeleton Repelant, propulsant le hip-hop à des sommets de sophistication insoupçonnés.
Dans l’annonce du concert de Sole à Grrrnd (le 3 déc), publiée sur ce même site (rubrique “agenda grrrnd”), je fais une allusion discrète (et hermétique, j’en conviens…) à l’album d’Hymie’s Basement… Un des plus beaux essais de la galaxie selon moi, réunissant Why? et Fog au sommet de leur onirisme… Et il se trouve, que très récemment, je tombe (merci Flavien des Hiddentracks au passage) sur l’unique live du duo, enregistré depuis la cave où nos thaumaturges (et hop ! un pti coup de dico) accouchèrent, en 2003, de l’objet chimérique et su cité (et plus distribué, c’est un scandale !). Rien qu’une guitare acoustique, un (vrai) piano, leurs voix et un truc pas vraiment exprimable… juste magique.
Après avoir écouté le live de brutal vainqueur en première partie d' animal collective, il y a deux ans, un fan (d'ac, pas de brutal vainqueur évidemment) a dit sur collected animals que ça ressemblait à du raccoo-oo-oon. Des fois il faut pas grand chose pour découvrir un groupe de génie.
On a essayé de les amener jusqu'à vous, mais ils ne tournent qu'en espagne et au portugal début novembre, et après ils finiront leurs études. Donc c'est pas gagné pour les croiser par ici, mais bon, comme on fait une deuxième fois animal collective, cette fois-ci on sera à l'écoute des lecteurs de collected animals au sujet de la performance de françois virot (la meilleure des deux moitiés de brutal vainqueur) qui ouvrira pour eux. Qui sait, peut-être qu'on pourra à nouveau découvrir un groupe génial.
Pour atteindre des conditions d'écoute optimales, cette reprise des Smiths doit être écoutée en voiture entre 4 et 6 heures du matin, défoncé, de préférence à côté de quelqu'un qu'on aime.
Pendant un an et demi, vos humbles serviteurs du Grnd Zero se sont prêtés au jeu de l’enquête sociologique. Particulièrement centré sur le processus de négociation entre l’association et la Ville, j’ai tenté, dans le travail qui en résulte, de décrire finement dans quel état d’esprit ces activistes évoluent et luttent pour la survivance des musiques underground à Lyon (Ah, et y a aussi quelques pages sur le Pezner et le Kafé Myzik, pour un petit rattrapage en histoire locale). Globalement, la question que je me suis posé est de savoir comment une action collective à la marge des institutions (comme celle de Grnd Zero, donc) participe à redéfinir la politique publique de la Culture à Lyon ? Tout ça étant entremêlé avec des questionnements sur le rapport entre indépendance et soutien public, institutionnalisation ou non, les opportunités et les limites des friches culturelles…
Bon, ça reste un travail universitaire et ça comporte donc tout un côté rébarbatif et un jargon qui se veut chiadé, MAIS j’ose espérer qu’on peut trouver un peu de plaisir à le feuilleter par curiosité et peut être même glaner quelques infos intéressantes et des réponses aux questions qui vous taraudent tous depuis quatre ans, comme : Mais qui est le fabuleux coiffeur du président de Grnd Zero ? Existe-t-il réellement une love room, et où ? L’activisme est-il génétique ? Vont-ils arrêter de détériorer l’environnement urbain avec leurs posters cheaps ?… Bonne lecture !
Attention vous ne rêvez pas ça dure un peu plus de 5 heures et le fichier pèse 419.8 MB.
alors faites de la place sur votre disque avant de le télécharger
Anp, c'est KK Null (le leader de zeni geva, expert en hurlements et dispositifs électroniques qui donnent la migraine) et Seijiro Murayama, batteur fou. Ce duo existe théoriquement depuis 1984 mais, outre un live, n'a réalisé qu'un seul album studio, metacompound, en 2005.
Cet enregistrement risque tragiquement d'être sans suite, les deux musiciens s'étant brouillés (précisons que KK Null est dôté d'un ego, hmmm, déroutant). J'emploie le mot "tragique" car ce fracas de free jazz, de noise industrielle et de musique improvisée compte parmi ce que les deux musiciens ont produit de plus brut et saisissant dans toute leur prolifique discographie.