Bien qu'aujourd'hui encore en cryostase, le webzine grrrndzero est toujours là. Il reprend des forces et pourra bientôt battre la campagne comme un fier animal béat courant après ses nouvelles passions éphémères.

La section imagerie rassemble principalement les vidéos de concert de concerts passés. Le plan est de développer un peu cette zone. Qui sait la webdoc-fiction-témoignage-interactif-big-data sur la vie quotidienne de Grrrnd Zero « Tout pour La Cause rien pour les Autres - saison 1 : Crust beer et lingerie fine » sortira peut-être un jour. Et pourquoi pas un live stream de nos sessions cuisine ou du chantier ?

On va essayer de rassembler des liens à la cool dans cette section là aussi. Des sites qu'on aime bien, des projets qu'on jalouse, des trucs à lire à notre place, des images rigolades, ce genre de choses là.  

Les archives chaos sont les archives de TOUT le site depuis les début de gz, par ordre de publication.
Quelques trucs se sont peut-être perdus entre les différentes version du web, mais sinon on archive méthodiquement et tu peux tout explorer.

 

 

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celui là je l'aime bien

John bellows hante l'underground de Chicago depuis 2001. Il se contente d'une guitare et de sa voix pour faire n'importe quoi, mais alors vraiment n'importe quoi, n'importe où, devant n'importe qui. Il vient de synthétiser ces huit années d'exploration de sa connerie intérieure sur un premier album au titre raffiné (Clean your cock), édité par le tout petit label monikers records.

Ca fait penser à du très vieux Beck, période Sterero pathetic soul manure et One foot in the grave. Quand il
jouait adossé à un réverbère de la country folk lo-fi de jeune branleur, avec pour seul public deux clochards songeant qu'ils feraient mieux d'aller à leur réunion hebdomadaire des alcooliques anonymes.

John Bellows - Bare to the bone

John Bellows - Feellin' down

John Bellows - (you just got) Mutherfucked


On pense également aux coins-coins éraillés des  goliopathes guillerets de  Danielson Family, sans les discours comme quoi jésus est trop un cool dude :

John Bellows - Travel on !

Et il pique aussi des accords à Nirvana :

John Bellows - Great Big Roller


Bref, de la tendresse, de la fureur, du trouble contenu, de la confusion.

mulletslife

photo 6 : l'enfance de john bellows le prédisposait à de sérieux handicaps émotionnels

mi ami

 

Il n'y a pas si longtemps, le guitariste/chanteur Daniel Martin-McCormick habitait washington et jouait au sein des très regrettés Black Eyes. Depuis, il a déménagé à san francisco et fondé le trio Mi ami, qui pose l'addition suivante  : post punk + dub + poussées psychédéliques + disco funk + guitares & percussions avides + hurlements d'eunuque dément + le pouvoir de l'afrique, man.

 

Ils viennent de sortir leur deuxième album, Steal your face :

 

l'ouverture énergique : harmonics (genius of love)

 

le morceau disco putassier : latin lover

 

attends je branche l'orgue : secrets

 

Il passent à Gerlande lors de la Grnd Zero party du 30 mai.

mi ami

Daniel Martin-McCormick a aussi un projet solo de grande folle noise glamour, Sex Worker, mais je vais tenter de convaincre Yum yum d'en parler, puisque cette pute notre charmante collaboratrice l'a vu en concert au festival Sxsw il y a peu.

la classe discrète de bill callahan - 1

Parfois il suffit d'un vieil arbre noueux, d'une montagne, d'une rivière assoupie, et de la voix souveraine d'un crooner flegmatique :

 

{vimeo width="600" height="336"}635500{/vimeo}

 

Bill sera très déçu si vous ne le regardez pas en plein écran (rha maintenant on doit aller sur le site de viméo pour avoir l'option, quels chiens cupides). Bill mérite un post plus fourni, on y reviendra.

des hommes d'exception

planets

 

Planets est un duo de math rock magistral formé par deux Californiens qui illustrent plutôt bien ce vieil aphorisme: "qui donne vite donne deux fois". Paul Slack et Thomas Crawford livrent en effet des morceaux d'une telle frénésie rythmique et mélodique que l'on ressent une satisfaction exponentielle à chaque seconde qui s'égrène. Leur album éponyme est sorti en 2007, on brûle des calories rien qu'en l'écoutant. D'ailleurs:

planets - exercise !

Il leur arrive parfois de jouer en combinaison zentai (probablement pour élargir leur public), comme en atteste cette vidéo très aguichante:



{youtube width="480" height="385"}ufGNQneajwc{/youtube}

 

d'autres mp3:

planets - vow of silence
planets - o people
planets - dude life

Enfin, un lien vers un long article enthousiaste explorant les différents aspects génériques du math rock en Californie du Nord, de Hella à Tera Melos en passant par Planets:

Genre Report: Norcal Math Rock, by Nick Greer 

keep austin weird

austin


Austin est souvent comparée à Portland en terme de scène musicale et d'atmosphère bon enfant ("statistically speaking it seems to have a higher proportion of sonic freaks than anywhere else. like portland oregon with more beer and better drugs."). Ils sont juste un peu moins obsédés par la nourriture vegan.

D'Austin, je connaissais déjà Daniel Francis Doyle, sur qui j'avais rédigé un brouillon il y a bien un semestre de ça. Cet honorable Texan a sorti l'an dernier "We bet our money on you", un album de math-rock galopant, entrecoupé d'une ou deux ballades qui caressent les cheveux.  C'est plein de boucles et de ruptures, ça vocifère et ça fredonne, c'est l'alliance, dans un seul pot, de l'onctuosité de Deerhoof et des aspérités de Shellac. C'est SUPAIRE.


Daniel Francis Doyle - strange way of speaking
Daniel Francis Doyle - street stress
Daniel Francis Doyle - how can you work?


Et le morceau "j'aime aussi les bégonias et les chatons":


Daniel Francis Doyle - send you away


Il y a peu de temps encore, Doyle jouait de la batterie dans When Dinosaurs Ruled The Earth, qui est aussi le titre d'un film d'auteur des années 70 aux effets spéciaux ébouriffants.
WDRTE est un supergroupe de sept superdudes qui hurlent comme des trépanés et produisent un chaos sonique fort enthousiaste, rappelant Ex Models ou Black Eyes ou Action Beat. En fait on ne sait pas trop si c'est punk-noise, doom, ou post-grunge ou tout ça à la fois. Quand ils jouent dans l'arrière-cour d'un bar par 6°C, on en oublie qu'on claque des dents et qu'on a les doigts bleus. C'est SUPAIRE aussi.

When Dinosaurs Ruled the Earth - Conjirin'

when dinosaurs ruled the earth - it's casual

Développement personnel, Pt. 1 : Comment s'en sortir en société avec une discothèque minimaliste

lescoquinesderochefort

J'ai une sincère fascination pour les Amateurs de Musique, ces gens capables de s'enthousiasmer pour des bootlegs improbables de groupes obscurs qu'ils dénichent dieu sait où chaque semaine. Mais venant d'un milieu où il suffisait d'avoir les démos des Arctic Monkeys avant la sortie de l'album pour être bath et à la page, j'ai vite compris que je ne pourrais pas lutter.
Nous allons donc analyser ensemble comment se sortir d'une situation sociale génante avec un Amateur de Musique.

Scène typique :
- tu connais Puke ?
- ...
- un super groupe de hardcore suédois qui a sorti une cassette mortelle en 1984
- ...


Voilà comment cette même scène aurait pu tourner à votre avantage :
- tu connais Puke ?

- dis moi plutôt quand t'as réécouté du Michel Legrand pour la dernière fois ?
- ...
- non parce que ça reste LE meilleur compositeur français de musique de films !
-...
- les demoiselles de rochefort !
http://www.youtube.com/watch?v=Cy-DsjxgV2s
les parapluies de cherbourg !
http://www.youtube.com/watch?v=sF9ezOq7qvQ

Nous nous devons ici de rendre grâce à la perfection absolue des paroles de Jacques Demy:

"Si tu m'aimais vraiment autant que tu le di-di-di-dis"
"Si tu avais eu les yeux bleus, j'aurais pu pour toi mourir d'amour"
"Mon maquillage va couler, et j'ai déjà la larme à l'oeil
et le calembour indépassable "il va en Perm à Nantes".

Avertissement
si le punk hardcore vous apporte la juste dose de misanthropie et de mépris universel pour fonctionner en société, écouter du Michel Legrand peut comporter des risques : esquisser des pas de danses dans le métro en chantonnant (= contrôle garanti), tomber amoureux-se d'une chevelure de pâtre et de poête (encore un morceau !), voire pousser le vice à vous habiller en marin et chercher votre Idéal Féminin (= les enfants se moquent de vous et vous jettent des cailloux).

Michel Legrand c'est Bob dans Cléo de 5 à 7, le film d'Agnès Varda.  Et oui, en plus d'être talentueux il est beau et primesautier :

http://www.youtube.com/watch?v=UL7FRI90svs (Bob)

A venir : Développement personnel, Pt. 2 Comment séduire les types à chemises à carreaux et les filles en collant blanc quand on aime le dernier Clara-Clara.


une impression de bon aloi

Hexlove est le projet solo d'un batteur nommé Zac Nelson dont il m'est impossible de décrire la musique en moins de sept lignes avec une syntaxe correcte et des images que les gens comprendront, en plus là j'ai une quiche au four. Donc juste quelques mots clés comme ça: du soda acide, les vieux Animal Collective, des anémones de mer, des orgues fluos, les premiers Pocahaunted, le culte du bouc, Jodorowsky, Squarepusher, une licorne sur un 4x4 etc...

Tous ces morceaux sont issus de Pija z bogiem (2009), qui vaut la peine d'être écouté d'une traite en faisant des coloriages afin d'apprécier au mieux les talents multiples de ce monsieur :


hexlove - verse coarse

hexlove - voomers

hexlove - hickery



+ un morceau à la Daniel Johnston:
hexlove - she heals blister

+ une épopée mélancolique de 17 minutes:
hexlove - tropical boom five


Il a aussi un projet avec Zach Hill: CHLL PLL

 

hexlove 2

en fait c'était pas eux

Sloop John B est un de mes morceaux préférés des Beach Boys.

Large et profond fut donc mon étonnement lorsque j'ai appris qu'il n'avait pas été composé par Brian Wilson. Il s'agit en effet d'une chanson traditionnelle des caraïbes, l'histoire d'un bateau (le John B) et de mecs bien contents de rentrer au port. Merci à mississipi records de l'avoir compilé sur la cassette "Wrong time to be right". Voilà donc la version originale, ici chantée par le grand pépé marmonnant Joseph Spence, suivie de la version des beach boys.

Joseph Spence - Sloop John B

Beach Boys - Sloop Johhn B

 

joseph

LA VIELLESSE EST UN NAUFRAGE, vol.1

Parfois il m'arrive de danser.
Du moins d'effectuer une pseudo-parade nuptiale en remuant sensuellement mon bassin meurtri, mon torse voûté et ce qu'il me reste de genoux.
La dernière fois, c'était en écoutant ce morceau de REMEMBER REMEMBER, avec un titre ("the dancing") dont l'obscure signification continue de m'échapper malgré le service performant de traduction de Google™.

REMEMBER REMEMBER est en réalité un seul homme, seul dans la vie, mais accompagné d'amis musiciens en concert.
Il vit dans la plus belle ville du monde et sort des disques sur un label has-been.
Habituellement il compose des pièces minimalistes bricolées à base d'arpèges de guitares, de boucles concrêtes (ci-joint un morceau dont le rythme est assuré par un briquet) et de drones planants laissant peu de chances à un dépressif de survivre à une première écoute. Sauf là :

{youtube width="425" height="344"}vztdBCrpfSI{/youtube}

 


Remember remember - genie

Remember bemember - hollow men

Robert Wyatt – 3 : Le mot « collationnement » existe dans le dictionnaire. Est-ce que ça veut dire qu’il faut pour autant s’en servir ?

visuel wyatt 3

illustration : john vassos

Suite à de nombreuses empoignades autour du bien fondé  ou non de certaines métaphores employées dans certains de mes posts, et après avoir dû subir une fois de plus de multiples moqueries à propos de mon penchant pour le romantisme venteux et les étendues sauvages, j’ai pris la décision d’écrire ce texte uniquement avec des mots et expressions « labélisés » par le site du Grrrnd. Comme ça, j’espère passer la censure et devenir enfin célèbre.

Amitié ou Amour / psychédélisme / minimalisme / tropical / musique africaine / DIY / divers animaux / divers fruits et légumes / crust / seul / barbu / mal coiffé / communion / oui oui / dépressif ou plaintif / déviants / régression / diverses drogues / cavalcade / chamane / arbre ou forêt / enfant / bruits / Lightning Bolt / lo-fi / Dieu + Jésus / ninja-marxistes / hippie / primitif / diverses allusions au corps /


Février 1981. Au lieu de passer ses vacances à réfléchir sur le sens du sacrifice de Jésus, Robert Wyatt décide de répondre positivement à une commande de la RAI, et de passer quelques jours dans les studios de la radio italienne pour l’émission Un Certo Discorso et d’y enregistrer des trucs selon son humeur et la quantité de résidus de drogues encore collés dans sa barbe depuis Soft Machine.


L’idée de la RAI était de filmer et de capter le processus de création, lorsqu’il ne souffre ni de préparations ni de contraintes de production, et de célébrer ainsi une sorte de communion mêlant fulgurance, voyeurisme et snobisme. Une partie de la session de Wyatt est ressortie l’hiver dernier, sous le nom de Radio Experiment Rome. Comme un ours sortant de son hibernation, Wyatt y improvise tout seul, avec sa voix, une guimbarde, un piano et quelques percussions primitives. Au-delà du côté on-réchauffe-un-mythe-en-brûlant-ses-fonds-de-tiroirs, ces enregistrements rappellent discrètement à l'univers tout entier l’ampleur de son génie. Oh oui oh oui, écoute donc comment il fait d’une simple guimbarde la bande son d’une cavalcade psychédélique (Heathens Have No Souls).


Armé des différentes machines obscures qui peuplent un studio de radio, Wyatt s'amuse à explorer les principes de l’enregistrement multipiste, de la diffraction vocale et de la modulation en général. Il étire ainsi un son à la fois régressif, pour son côté minimaliste faussement enfantin, et très complexe, selon tout un jeu d’échos et de désynchronisation sonore. C’est souvent très bizarre,  parfois austère (Billie’s Bounce), mais le plus souvent très inspiré. Mixant sa voix comme des fruits frais, c'est-à-dire en préservant le goût et le piquant des vitamines, il s'élève en héros plaintif d'une époque où Mandela faisait encore des pompes en prison (Born Again Cretin) et où Tatcher interdisait à ses concitoyens de chanter l'Internationale sous la douche (Holy War).


Mais Robert Wyatt n'est pas qu'un ninja-marxiste, ou un vieil hippie mal coiffé vestige du psychédélisme des années 60, c'est un chamane postmoderne, un conteur mystique, capable en une succession de humhumhum de planter un décor massif, noueux et tortueux comme une mangrove urbaine, qui aurait surgit soudainement au cœur d’une Venise désertée, où les quelques maisons encore habitées dériveraient doucement, à la merci de la plus sourde mélancolie (désolé pour cet élan, mais on ne peut pas brider le lyrisme au fond d’un cœur trop souvent mal arrosé).

Écoute Prove Sparse et sens l’émotion déborder de ta bouche bée.


Petit rappel : Robert Wyatt n’est pas punk, il ne connait surement pas le mot crust, il ne doit pas aimer Lightning Bolt, et n’a que peu de connexions avec la musique africaine et le culte de l’homme-primitif. Si tu t’apprêtes à cliquer mécaniquement sur les mp3 ci-dessous après avoir lu en diagonale ce post et en croyant télécharger un truc lo-fi/D.I.Y./noise, tu risques d’être surpris.

Heathens Have No Souls

Born Again Cretin

Holy War

Prove Sparse

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