" La gloire du soleil sur la mer violette,
La gloire des cités dans le soleil couchant,
Allumaient dans nos cœurs une ardeur inquiète
De plonger dans un ciel au reflet alléchant. "
Spires That in The Sunset Rise est la traduction (anglaise) d’un vers tiré d’un archi-célèbre poème de Charles Baudelaire (« Le Voyage », figurant dans son recueil de poésies « Les Fleurs du mal »). Mais c’est aussi, depuis 2004 (au moins), le nom d’un quartet de new-folk américain : free-folk, weird-folk, psych-folk, world-folk entièrement féminin, de Chicago, Illinois !
J’ai découvert l’existence de ce très merveilleux groupe sur le net, suite à la réception d’un mail que m’avait envoyé le collectif Belge (K-RAA-K)3, par rapport à la recherche de dates en vue de leur tournée Européenne, fin 2006. Et, … je dois dire que la musique de ce groupe fut une véritable révélation pour moi !
Après un 1er album déjà assez azimuté mais néanmoins encore balbutiant, se cherchant encore, album paru sur le label Graveface Records, Spires a sorti depuis 3 magnifiques et incontournables albums de « weird-folk » (pour ainsi dire, tellement leur musique est inclassable) sur l’incroyable label américain Secret Eye Records (label basé à Providence, maison mère de groupes ou d’artistes comme Black Forest/Black Sea, Larkin Grimm ou encore Auto Da Fe !!!). Leur second album, « Four Winds The Walker », qui arbore fièrement une fort belle pochette à l’art tout symbolique, voire mystique (?), m’a littéralement conquis. Corps et âme, pourrait-on dire. Mais, que faire donc d’autre devant l’ineffable beauté de chansons telles que « This Aint for Mama » ou la toute (d'apparence) classique « The May Ham » ?
De même, « This is Fire », sorti fin 2007, est, lui aussi, composé de fort merveilleuses chansons, encore plus belles, alambiquées et folles qu’auparavant !
Kathleen Baird, Taralie Peterson, Tracy Peterson et Georgia Vallas y alternent voix habitées, possédées et instruments hantés (mbira, harpes, violon, banjo, violoncelle, flûte, harmonium, guitares et percussions diverses et variées !) transcendant l’espace et le temps, le temps et l'espace de l’écoute, si ce n’est l’espace et le temps tout court.
Leur dernier album, "Curse the Traced Bird", est paru en 2008 et contient les ineffables chansons "Black Earth" et "Underscore", véritables hymnes mystiques vibrants, venant tout droit de l'au-delà, ou bien s'y rendant. Intermédiaires, un pied ici l'autre déjà là-bas, au-delà du miroir des apparences.
Leur musique est pleine de paradoxes. A la fois d’ici et d’ailleurs. Présente, mais aussi absente, hors du temps (passé et présent confondus), difficilement situable. Mélangeant allègrement de formidables références (The Raincoats, Current 93 ou encore The Sun City Girls, pour n’en citer que quelques uns !), mais ne ressemblant, en définitive, à aucune autre.
Comme ancrée dans la terre, la Terre tout aussi bien, mais encore une terre-mère magique, encore pleine de mystères, qui serait aussi hors du monde, de ce monde.
Une sorte de paganisme musical dans lequel il serait bon de se tremper, en entier, en vue, si possible, de se régénérer, de se ressourcer plutôt, et d’espérer, enfin, peut-être, percer certains mystères. Ou, en tout cas, les approcher d’un peu plus près que d’habitude. Les entrevoir, en somme. Comme, par exemple, assister à une réunion de sorcières vaticinant, glapissant, hululant voire vitupérant dans la verte et jaune campagne américaine, sous un soleil de plomb, ou bien encore sous un ciel orageux, ou bien encore par une nuit de lune pleine et terrible.
C’est très beau, et très étrange à la fois.
Spires That in The Sunset Rise a déjà joué deux fois à Lyon, au Sonic. J’en ai gardé l’un de mes meilleurs souvenirs.
C’était comme d’assister à un des 1ers concerts de The Raincoats, à leurs débuts, en mieux ! Si possible... Ou, en tout cas, en différent. Malgré l’absence (momentanée ?) de leur batteuse pour cette tournée, les 3 Spires présentes alors ont joué et interprété leurs chansons avec la grâce d’un caméléon folk ou plutôt l’étrange présence mystique d’une licorne surgie du plus profond des forêts enneigées de ces mois de Décembre glacé …
Un pur enchantement panique.
Alors, si, comme votre serviteur, vous êtes friand-e-s de musiques de traverse, mêlant avec un très grand bonheur, Orient et Occident, Jour et Nuit, Ciel et Terre, vous ne pourrez finir que par adorer, comme moi, leurs très belles et fort ensorcelantes chansons.
Je vous invite donc tout-e-s très chaleureusement à aller découvrir leurs albums et leur musique, … si ce n’est pas déjà fait, bien sûr !
Vous vous perdrez peut-être alors, comme elles et moi, dans ces merveilleuses contrées oubliées, nouvelles ou éternellement cachées. Dans cette réalité qui nous échappe toujours, mais qu’il nous arrive d’entrevoir, parfois.
A quoi cela sert-il donc d’organiser des concerts ? se demande-t-on quelquefois.
Eh bien, … à cela.
Jusqu’ici … les ont menés leurs pas.
Jusque là.
Spires That in The Sunset Rise sont, enfin, de retour à Lyon !
Alors,... ne les manquez (surtout) pas !... !
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Website & MP3s : http://www.myspace.com/spiresthatinthesunsetrise
HAMA YOKO
Yôko Higashi (1974, Yokohama, Japon) est une performeuse, chanteuse, danseuse de butoh et chorégraphe.
Elle a déjà collaboré avec Lionel Marchetti, Nicolas Ticot et Frédérick Galiay, et a aussi joué avec Keith Rowe, Thomas Korber, Seiji Murayama et Chewbacca (Andrew Daymond etDamien Grange). En 2003 elle a formé Yokohama Zen Rocks, un trio pop-rock électrique, et plus récemment le duo Octobriana avec la violoniste Agathe Max.
hamaYôkoest le projet solo de Yôko Higashi, mêlant savamment de la musique concrète-influencée par l'électro-pop.
Déjà 3 albums à son actif, un 12 inches paru dernièrement - "SHASO –train window"- et un prochain album, "Pétrole", avec Lionel Marchetti, tous parus (ou à paraître) sur le label Anglais spécialiste des musiques électroniques et expérimentales Entr'acte Records.
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Website & MP3s : http://www.myspace.com/hamayoko
JULIEN DUPONT
Julien DUPONT (né en 1984 a METZ) habite à Lyon depuis 2004.
Ses goûts de jeunesse pour l'indie rock et plus tardivement la noise et la musique improvisée influencèrent fortement ses propres créations.
"Au début j'avais pas une thune et c'était juste de la guitare accordée bizarrement improvisée pendant 10 minutes et jouer le plus fort possible".
Aujourd'hui enrichie de quelques effets et d'accessoires, sa musique oscille entre une noise continue, boucles répétitives penchant vers le shoegazing et des percussions frôlant le "gagaku". Frère de son avecGaël MOISSONNIER au sein deMotherFucking, avec lequel il prépare une tournée d'été en Angleterre.
Il est aussi artiste... mais ça c'est une autre histoire... toutefois visible surjuliendupontandrelated.blogspot.com
Website & MP3s : http://www.myspace.com/juliendupont